Dans le salon monochrome, des coussins apportent quelques touches de couleurs.
YACHTS

Liaigre, L’appel du large

Chez Liaigre, le département yachting est un défi architectural, conversation avec Guillaume Rolland, architecte et marin, à la tête du secteur depuis quinze ans, qui nous dévoile les coulisses du SL 44, un super yacht en aluminium, le comble du raffinement.


Par Aude de la Conté

Parfum d’Asie et touche française, le souhait du commanditaire était clair. Le modèle choisi : le SL44, un 44,5 mètres est entièrement réalisé en aluminium par le chantier italien Sanlorenzo. « Ce n’est pas la taille qui compte, c’est la manière dont on l’utilise. Pour moi, le plaisir est le même de concevoir un 12 mètres ou un 70 mètres… Si hier le yacht faisait partie d’une certaine panoplie, tel un trophée, un signe extérieur de réussite,  aujourd’hui il est synonyme de liberté, de plaisir. « Fini le protocole, vive la liberté de mouvement. « dit ce navigateur architecte, amoureux de la mer, féru de navigation.

L’atmosphère générale résulte de l’association du style asiatique et de la french touch. Tout le mobilier a été dessiné sur mesure, notamment dans la salle à manger. Des essences de bois foncé et clair se mélangent avec des touches de cuir grenat. L’eucalyptus brillant, rappelant l’esprit des clubs privés, contraste avec l’orme clair, rappelant les boiseries XVIIIe siècle, siècle que Liaigre affectionne  Les  terrariums en cristal accueillant des arbres miniature, clin d’œil à la tradition du bonsaï, confirment la note asiatique.

Révolution dans l’usage donc et évolution du confort, sont les tendances à garder à l’esprit dans l’aménagement d’un bateau aujourd’hui.  « Comme dans une maison ou un appartement, avant tout prendre l’humain comme point de départ, insuffler la vie » explique-t-il. Chercher à mettre de l’émotion entre les gens,  entretenir une certaine tension visuelle sans symétrie excessive. Scénariser, jouer les scènes de la journée, penser aux coins conversation intimes et concevoir des multitudes d’espaces différents car sur un bateau comme à terre, on aime bouger tout en prenant en compte les perspectives comme les flux dans ces lieux naturellement contraints !

L’ensemble de cabines se caractérise par une palette déclinée dans des tonalité naturelles. Des petites niches ont été aménagées pour créer des espaces de repos. « Le moindre recoin est utilisé. Chaque fonction, chaque action, est considérée ou réinventée.On se pose des questions sur tout ! la vasque de la salle de bain doit-elle être posée face à la fenêtre ou non : la lumière naturelle doit-elle envahir le miroir ou au contraire adoucir le visage. Observer là où le soleil se couche, voir la lune… ». On ne parle pas d’esbroufe mais de strates de réflexion. Il ne s’agit pas de «décorer» mais de résoudre une équation complexe et donner la meilleure réponse possible. Ses dessins à la mine de plomb très aboutis en sont le témoin. L’architecte doit imaginer une organisation spatiale impeccable. Poser un regard horizontal et vertical à la fois.

Dans la salle de bains de la cabine principale, le dialogue entre les cultres asiatiques et françaises s’exprime à travers de subtils dosages, tels les encadrements de portes dont la base légèrement plus étroite fait référence à l’architecture asiatique. 

Ici tout est raffinement à la française, on a privilégié des bois fonçé et brillant qui rappellent l’Asie et des matériaux précieux comme l’onyx et le tissu en soie des assises .« En venant chez Liaigre, les clients recherchent une certaine élégance, de belles proportions, un style moderne chic, indémodable, en un mot une justesse…Une maison ou un bateau c’est un même sujet. En bateau, outre les questions de poids et de sécurité, la seule contrainte ce sont les Forgues ou bords d’étagères ou tables, et l’arrondie des formes pour faciliter la fluidité de la circulation. 

Placée au ras du mur, la rampe est constituée d’une seule pièce de bois. Un défi qui a nécessité le meilleur savoir-faire en ébénisterie. Pour ce projet où devaient se marier l’extrême Orient et le raffinement français, on a privilégié des bois foncés et brillants qui rappellent l’Asie que l’on les a associé à l’orme blanchi typiquement européen. Le panneautage est français mais le bas des portes s’incurve légèrement comme une porte chinoise.Des touches de rouge-bordeaux, cette tonalité qui en Chine symbolise la chance le bonheur viennent rehausser les tons neutres des tissus. Le dosage est subtil. Chaque niveau doit être également investi, du pont supérieur au Beach club au plus bas où l’on a déployé des plates formes au ras de l’eau, il faut partout s’immerger dans cette nature faite d’eau, d’air et de soleil.  Au plus près du vent de la liberté.

www.studioliaigre.com
www.san-lorenzo.com



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